L'agence mondiale antidopage veut
des contrôles de nuit sur le Tour
La politique de contrôles antidopage lors du Tour de France gagnerait à être
moins prévisible et plus agressive, estiment dans un rapport publié jeudi 28 octobre les observateurs indépendants de l'Agence mondiale antidopage (AMA), lesquels suggèrent même de déranger en pleine nuit les coureurs suspects.
L'Union cycliste internationale (UCI), qui avait été accusée en 2009 d'incompétence et de favoritisme par l'Agence française de lutte contre le dopage, avait invité l'AMA à venir surveiller la Grande Boucle en juillet, dans l'espoir de faire taire les critiques. Les six observateurs qui se sont succédé par équipes de trois sur l'épreuve jugent que "le programme antidopage sur le Tour 2010 était de bonne qualité" dans l'ensemble et que rares sont les fédérations sportives internationales à mener une politique antidopage aussi poussée que dans le cyclisme.
DES CONTRÔLES TROP PRÉVISIBLES
S'ils ne relèvent aucune erreur majeure ou défaillance grossière durant ces trois semaines, ils insistent cependant sur "la nécessité pour l'UCI de varier le plan de distribution des contrôles afin d'en réduire ou d'en supprimer le caractère prévisible". Selon eux, les contrôles inopinés étaient cette année même presque attendus par les coureurs puisqu'ils surviennent toujours avant les étapes difficiles, notamment celles de montagne, ou pendant les jours de repos.
Ils notent aussi que quelques coureurs, qu'ils ne nomment pas et sur lesquels pesaient de forts soupçons, n'ont été contrôlés par surprise que de rares fois. L'un d'eux a même échappé à tout contrôle entre avril et le début du Tour. Prônant "une approche plus agressive", les observateurs invitent l'UCI à "considérer sérieusement de mettre fin à la règle informelle et au confort voulant que les coureurs ne soient pas contrôlés au milieu de la nuit comme ils le savent tous bien." Leur rapport évite de s'étendre sur le contrôle anormal de l'Espagnol Alberto Contador, le vainqueur de l'épreuve, dont le cas est toujours sous investigation.
(Da « Le Monde » 29/10/2010)